Tout le monde en parle. Depuis la série The Mandalorian, la production virtuelle a été utilisée dans de nombreux projets, dont des blockbusters comme The Batman et la série de Netflix 1899 (d'ailleurs, le behind-the-scenes est un must see pour découvrir comment ça fonctionne).
Mais, en fait, c'est quoi la production virtuelle (ou VP) ? La VP utilise des écrans LED pour projeter des environnements virtuels pré-conçus. Avec le Motion Tracking, elle ajuste dynamiquement la perspective en temps réel au sein d'un "volume" — un espace délimité et entouré d'écrans LED. Cela facilite l'intégration et l'immersion des acteurs dans des décors numériques, directement sur le plateau.
Vous voulez plus de détails sur la technologie? Dites-le-nous dans les commentaires!
Mais, avant de se lancer à faire tout un film avec cette technologie, voici 5 choses que vous devriez savoir:
Moins de post-production, mais plus de pré-production!
La production virtuelle peut réduire le temps de post-production, mais ça ne veut pas dire que c'est plus rapide dans son ensemble! En fait, le temps en post, passe à la prépa. Oui, la production virtuelle nécessite d’une préparation bien plus approfondie, car tous les environnements doivent être créés à l’avance. C’est-à-dire qu’avant le tournage, chaque élément, des textures aux éclairages, doit être anticipé. Comme l'a dit Dylan Clark, producteur de The Batman:"tout ça a pris des mois et des mois à l'intérieur d'un espace de jeu informatique, avant que nous ne commencions à construire [le décor]".
Mais attention, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de post du tout. La colorimétrie, le compositing et d'autres effets visuels seront toujours nécessaires.
Tests, tests, tests. Il est important d’effectuer des tests pour assurer que les environnements fonctionnent bien en relation avec le set et l'éclairage du talent. Il faut aussi en faire sous l'angle de la performance technique. Les environnements très détaillés ont besoin d’ordinateurs de très haute performance; il est donc fondamental de soumettre le système à des stress tests.
Le développement de look
Le rendu peut être photoréaliste, stylisé comme dans "Sin City" ou complètement surréaliste. Ce choix, défini avant le tournage, détermine l'ambiance, le ton et l'aspect visuel et technique du projet. Cela nécessite une étroite collaboration entre le réalisateur, le DoP, l'équipe de design et la ou le superviseur des effets visuels. En filmant devant un écran, il est primordial de tester le look souhaité pour définir les meilleures conditions. Ne luttez pas contre la technologie; travaillez avec elle pour de meilleurs résultats.
Les décors réels vendent l’illusion. Toute production virtuelle réussie nécessite un travail de set design devant les écrans. C’est ce qui va "lier" le tout. La VP est comme une extension ou un complément à un décor réel plutôt qu'un remplacement de celui-ci.
La présence constante d’un ou une superviseure des effets visuels
Le ou la superviseure des effets visuels est votre pont entre la vision créative et la réalité technique. Cette personne est non seulement responsable de veiller à ce que tout soit cohérent, mais aussi de prévenir les problèmes techniques qui pourraient survenir lors de l’intégration des éléments réels et virtuels. Intégrée à l’équipe dès la prépa, elle vous conseillera sur la meilleure manière de faire les effets souhaités ou même de la technique à utiliser, selon le temps et le budget.
C’est un outil, pas une solution universelle
Bien que la production virtuelle offre de nouvelles possibilités pour la réalisation de films ou publicités, des fois, ce n’est pas la meilleure solution. Par exemple, pour les effets qui nécessitent une interaction avec les acteurs, comme les particules ou les effets volumétriques (fumée, explosions, etc.), un fond vert peut encore être préférable, afin d’éviter de longues heures de rotoscopie. En d’autres mots, chaque scène doit être étudiée pour rechercher la solution la plus optimale en fonction du budget et du temps.
Comprendre ses limites et ses avantages
Oui, avec la production virtuelle vous pouvez avoir un coucher de soleil pendant 8 heures de tournage. Mais, il est très important de connaître ses avantages et ses limites. Une erreur très courante consiste à forcer la technologie et prétendre un rendu final ultra réaliste, sans disposer des ressources techniques nécessaires.
Il faut aussi tenir compte du fait que certains écrans LED peuvent présenter des problèmes de moiré, en particulier lorsque la caméra se déplace rapidement ou est réglée à des fréquences différentes. Il est également important de noter que tous les LED n'ont pas le même rendu des couleurs, ce qui peut affecter la manière dont la scène est perçue par la caméra (on l'a déjà dit, il faut faire des tests et encore plus de tests!).
En conclusion, la production virtuelle offre aux réalisateurs et réalisatrices, ainsi qu’aux équipes de production, de nouveaux outils pour concrétiser leurs visions artistiques. Cependant, bien qu'elle paraisse être la réponse à plusieurs défis de prod, savoir quand et comment l'utiliser efficacement est primordial. Après tout, le véritable art réside dans la capacité à intégrer judicieusement une technologie pour enrichir l'expérience cinématographique.